L’émergence des intelligences artificielles (IA) capables de générer des images soulève de nombreuses questions éthiques et artistiques. Parmi elles, la question de savoir si ces IA « volent » le travail des artistes est particulièrement controversée. Dans cet article, nous examinerons cette question en utilisant l’exemple de Midjourney, une IA génératrice d’images, pour démystifier certains des arguments les plus couramment avancés.
La Notion de Copie : Un Malentendu Fondamental
L’un des arguments les plus fréquemment avancés contre les IA comme Midjourney est qu’elles copieraient les œuvres d’artistes existants. Cependant, cette affirmation mérite d’être examinée de plus près. Midjourney, par exemple, ne copie pas des images existantes ; elle génère des images originales en se basant sur un ensemble de données d’apprentissage. Le processus est plus proche de l’inspiration que de la copie directe, ce qui remet en question l’idée que ces IA sont engagées dans une forme d’appropriation artistique.
Le Cas des Watermarks
Il est important de noter que la présence de watermarks sur certaines images générées par Midjourney ne signifie pas nécessairement que l’image a été copiée. Il est plus probable que l’IA ait été formée sur des images qui n’étaient pas libres de droits, ce qui soulève des questions sur la provenance des données d’apprentissage plutôt que sur le produit final lui-même.
Le Consentement des Artistes : Un Point de Discussion Valide
Un autre argument souvent avancé est que les artistes n’ont pas donné leur consentement explicite pour que leur travail soit utilisé pour former ces IA. Bien que ce soit un point de discussion légitime, il convient de noter que de nombreuses images en ligne sont déjà analysées par divers algorithmes pour des raisons allant du référencement à l’analyse de données. Dans ce contexte, la question du consentement devient plus nuancée et mérite une discussion plus approfondie.
L’Âme de l’Art : Une Question Subjective
L’argument selon lequel l’art généré par IA manquerait d’âme ou de profondeur émotionnelle est souvent avancé. Cependant, cette notion est hautement subjective et a été utilisée pour discréditer de nouvelles formes d’art tout au long de l’histoire. De la photographie à la retouche numérique, chaque nouvelle technique a été accueillie avec scepticisme avant d’être finalement acceptée comme une forme d’expression artistique légitime.
Conclusion : Vers une Coexistence des Artistes et des IA
Il est peu probable que les IA remplacent complètement les artistes. Cependant, les artistes qui choisissent d’ignorer les possibilités offertes par ces nouvelles technologies pourraient se trouver désavantagés. L’avenir pourrait bien voir une coexistence entre les artistes traditionnels et ceux qui intègrent l’IA dans leur processus créatif, chacun apportant sa propre valeur et sa propre perspective au monde de l’art.